Ventilation : bien réussir son installation

Source : Batiactu 28/09/2012

Dans une maison, l’air doit être régulièrement renouvelé afin de rester sain, d’autant que les habitations actuelles, très bien isolées, n’assurent plus un renouvellement naturel de leur atmosphère. Explications des erreurs à éviter lors de la conception et de la réalisation d’une installation.

« Depuis quelques années, différentes études vis-à-vis de l’efficacité énergétique ont fait de la ventilation une problématique importante », explique Frédéric Henry, ingénieur à l’Agence Qualité Construction (AQC). Car si les maisons sont de mieux en mieux isolées, le renouvellement de l’air ne se fait plus de façon naturelle. Or, pour des raisons sanitaires, la qualité de l’air intérieur est primordiale, notamment pour l’évacuation de gaz de combustion d’un chauffe-eau par exemple, ou pour la régulation de l’hygrométrie dans certaines pièces. Les habitations sont aujourd’hui ventilées par des systèmes mécaniques dits « VMC ». Il s’agit d’un ensemble de dispositifs qui assure le renouvellement de l’air, notamment pour les pièces humides (salles-de-bains, toilettes, cuisines).

Des désordres nombreux et évitables

Qu’elle soit simple ou double flux, une VMC peut conduire à divers désordres, comme le constate Frédéric Henry : « Le plus couramment rencontré est une difficulté pour les utilisateurs d’entretenir les installations et notamment de changer les filtres. Les consommateurs ne sont parfois même pas au courant de la nécessité de le faire ! ». Faute de quoi, les performances du système de ventilation baissent. Le problème se résume parfois à une difficulté d’accès dans les combles où ils sont installés. « Lors de l’installation d’un nouvel appareil de chauffage (type poêle à bois ou dérivé) dans une pièce ventilée, les occupants d’une maison font couramment un oubli : la VMC n’a pas été pensée pour prendre en compte cet appareil et elle peut s’avérer sous-dimensionnée. D’où des problèmes d’amenée d’air ».

Spécifiquement pour les VMC double flux, l’efficacité énergétique est également parfois douteuse. « Si les appareils d’échange de chaleur sont placés dans des combles non isolés, on constate une perte d’efficacité en hiver », détaille l’ingénieur de l’AQC. D’où l’importance de bien placer les différents éléments du système. Pour les VMC simple flux, la problématique est celle, bien connue en hiver, de l’entrée d’air froid depuis l’extérieur. Si les arrivées d’air sont placées de façon non judicieuse, au-dessus d’un lit par exemple, « il y a un risque que l’utilisateur l’obture pour son confort ». Par ailleurs, du fait de l’assourdissement des bruits extérieurs grâce à une meilleure isolation phonique, les bruits intérieurs sont désormais plus présents, les occupants des logements signalent souvent des problèmes acoustiques liés au sifflement des ventilateurs ou aux vibrations du moteur.

L’installation doit être rigoureuse

L’AQC relève également de nombreux défauts de conception, notamment dans la localisation des bouches d’arrivée d’air et d’extraction : « Si par exemple elles sont situées l’une au-dessous de l’autre, alors il n’y a pas de balayage. Idéalement, il est nécessaire de les placer en diagonale aux deux extrémités d’une pièce ». Des gaines trop longues sont également préjudiciables à l’installation selon Frédéric Henry : « Elles induisent des pertes de charge, avec la multiplication des risques de fuites d’air, et si elles ne sont pas rectilignes, elles peuvent connaître un problème d’écoulement de l’eau avec l’apparition de flaques de condensation ».

Enfin, Frédéric Henry, recommande une bonne coordination entre les corps de métiers intervenant sur une rénovation ou un chantier de construction : « Il est notamment important de travailler en bonne intelligence avec le menuisier afin qu’un espace soit ménagé sous les portes de séparation entre les pièces afin de laisser l’air circuler grâce à ce jour d’un ou deux centimètres ». Autant de précautions à prendre et de détails à étudier avant de se lancer dans l’installation d’un système de ventilation.

Quelques normes

Pour rappel, différentes références normatives existent pour les produits liés à la ventilation. Citons la norme NF EN 13147-1 (Essais de performances des composants pour la ventilation des logements), la norme NF EN ISO 5135 (Acoustique), la norme NF EN 779 (Filtres à air de ventilation générale pour l’élimination des particules) et le référentiel de certification NF 205 (Ventilation mécanique Contrôlée - Gestion CERTITA). Uniclima recommande l’utilisation d’équipements et de composants suivants ces normes afin de garantir les performances du système de ventilation.

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