Solaire thermique collectif : une dynamique positive, mais précaire

Source : Le Moniteur

Uniclima, syndicat des industriels du génie climatique, s’inquiète du niveau d’exigence de la RT 2012 pour le logement collectif, jugé trop faible, ce qui pourrait freiner la progression du solaire thermique sur ce segment.

Très prisé des bailleurs sociaux, le solaire thermique collectif avait également réussi à séduire les promoteurs s’étant spécialisés dans les bâtiments labellisés BBC. Avec plus de 103 000 m2 installés l’an dernier, c’est le segment qui tire le marché du solaire thermique vers le haut (+20% en août 2011 par rapport à août 2010).

http://www.uniclima.fr/
Toutefois, Uniclima, le syndicat des industriels du génie climatique, tire la sonnette d’alarme : l’application de la RT 2012 pourrait casser cette belle dynamique. En cause, la dérogation dont jouiront pendant deux ans les promoteurs de logements collectifs à compter de 2013. En effet, le ratio de consommation ramené au m2 ne sera pas de 50 kW par an (abstraction des facteurs de pondération tels que la zone climatique considérée), mais de 57,5 kW par an.

« De plus, le logement collectif n’est pas soumis à l’obligation d’utiliser les renouvelables, complète Yves Carl, président du comité stratégique "énergies renouvelables solaire et biomasse" d’Uniclima. Le seuil de consommation peut donc être atteint avec des équipements traditionnels (chaudières associées à des énergies renouvelables). »

Conséquence : en l’état, la maîtrise d’ouvrage pourrait très bien se passer de l’énergie solaire pour la production d’ECS. « Les carnets de commandes (des adhérents du syndicat) enregistrent déjà des régressions, s’inquiète Yves Carl. Nous (Uniclima) demanderons donc aux pouvoirs publics de faire en sorte que le logement collectif soit traité au même niveau que la maison individuelle, sans bénéficier de cette dérogation de deux ans. » Et de rappeler que le solaire thermique est une industrie française fortement exportatrice (environ la moitié de la production est destinée à l’étranger).

Passé ce cri d’alarme, Uniclima a présenté ses propositions visant à « redorer l’image du solaire thermique », qui pêche encore par un temps de retour sur investissement encore trop long pour le client final. Plusieurs axes ont été évoqués.

« Les bureaux d’études n’ont pas la culture du solaire »

Pour le segment du chauffe-eau solaire individuel (CESI), l’heure est à la promotion des « colonnes solaires », appareils combinant générateur de chaleur (chaudière ou pompe à chaleur) et ballon de stockage, associé à des capteurs solaires. Ces nouveaux générateurs, disponibles chez plusieurs fabricants, devraient devenir la règle selon Uniclima : ils ont le double avantage de lisser les coûts de fabrication et devraient permettre une diminution du prix de pose, maillon faible de ce segment de marché.

Pour le logement collectif, Uniclima parie sur le CESCI (chauffe-eau solaire collectif individualisé), un concept alliant le bénéfice d’une production centralisée, au moyen d’un champ de capteurs collectifs, à une répartition individualisée des charges de fonctionnements. Ainsi, chaque logement d’un bâtiment collectif se voit affecter un réservoir d’eau chaude sanitaire.

Par ailleurs, Uniclima en appelle à une mobilisation de l’ensemble de la filière. « Il y a en France un nombre insuffisant de bureaux d’études et d’entreprises de maintenance ayant la culture du solaire thermique », estime Yves Carl. Le syndicat forme donc le vœu de voir ces acteurs se doter de signes de qualité, encore à créer, à l’image des installateurs avec la marque Qualisol.

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