Résultat de l’enquête sur les performances énergétiques dans le tertiaire par le CREDOC

Source Le Moniteur 25/05/2012

Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie vient de dévoiler son enquête sur les performances énergétiques dans le tertiaire. Celle-ci montre que l’enjeu majeur reste le comportement des occupants et que plus la taille de l’entreprise est importante et plus elle sera susceptible de maîtriser ses consommations d’énergie.

Une enquête, menée à l’automne 2009 mais dévoilé récemment par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), auprès de représentants de 200 établissements du secteur tertiaire, mesure leurs actions en faveur de la performance énergétique.

Résultat, plus l’entreprise est grande, le nombre de salariés important et la surface des locaux étendue, plus l’investissement en faveur de la maîtrise des consommations d’énergie est fort. En parallèle, dans le cadre d’une convention, le Crédoc et EDF R&D ont approfondi la question à travers une enquête qualitative auprès des salariés de deux entreprises ayant engagé des opérations de construction ou de rénovation de leurs locaux. Conclusion, l’enjeu majeur de l’amélioration de la performance énergétique dans le tertiaire, c’est l’apprentissage des occupants.

Cette mutation technologique a des conséquences profondes sur le mode d’occupation des bâtiments par les salariés, indique l’étude. Ils doivent respecter des normes d’utilisation imposées, comme la non-ouverture des fenêtres. Mais les comportements ne s’adaptent pas d’emblée à ces normes en raison d’un déficit d’apprentissage aux nouveaux dispositifs, qui peut constituer un frein important à l’atteinte des objectifs de performance.

Deux manières de procéder

L’étude du Crédoc identifie ensuite deux stratégies mises en place par les entreprises pour améliorer la performance énergétique de leurs locaux :

  • La première stratégie est celle des entreprises qui, pour réaliser des économies de charge et/ou « verdir » leur image, s’engagent dans des actions volontaristes portées par la direction.
  • La seconde est celle des entreprises qui s’en remettent aux gestionnaires d’immeubles.

Selon l’étude, le profil « volontariste » représente 36 % des établissements ayant investi dans la performance énergétique. Il s’agit tout d’abord de grands établissements (29 %), situés dans des bâtiments récents. Ils correspondent à l’archétype de l’entreprise actrice de ses consommations d’énergie, mobilisée sur cette question tant pour des raisons d’affichage que d’économie de charges. À l’opposé, plus des deux tiers des établissements tertiaires (64 %) ont un profil « traditionnel » caractérisé par des systèmes peu automatisés, gérés manuellement par les gestionnaires d’immeubles, et dont l’efficacité énergétique est relativement faible.

Impliquer les occupants dans la gestion des outils

L’étude du Crédoc indique qu’au moins deux voies sont possibles pour faire évoluer les usages de l’énergie dans les bâtiments :

  • Dans le premier modèle dit « technologique », où la performance du bâtiment est principalement gérée par des automatismes, les occupants sont enjoints de ne toucher à rien. Ils se sentent dépossédés de leur libre arbitre, et subissent des systèmes qui ne correspondent pas à leurs besoins ou leur rythme d’activité.
  • À l’inverse, dans le second modèle appelé « militant » par le Crédoc, l’adhésion des salariés est recherchée. Ils doivent être actifs dans la gestion quotidienne des appareillages.

Dans tous les cas de figure, les occupants sont mis en responsabilité de développer le « bon » usage des appareillages performants, conclut l’étude. Ainsi la conception des systèmes devrait davantage prendre en compte les conceptions et les attentes des usagers en matière de pratiques dites « durables ». En aval, les entreprises doivent favoriser l’apprentissage des nouveaux systèmes et donner la possibilité d’intervenir sur les appareillages.

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