La coopérative d’artisans du bâtiment, un amortisseur de crise

Source Le Moniteur 22/06/2012

La Fédération Française des Artisans Coopérateurs du bâtiment (FFACB) tenait vendredi 22 juin son assemblée générale. L’occasion de présenter les coopératives d’artisans, forme particulière d’association de professionnels particulièrement protectrice en temps de crise.

Comment pour un artisan du bâtiment en zone rurale ou péri-urbaine soumis à la loi de 1990 , accéder au marché local de la construction de maisons individuelles en présentant toutes les garanties requises (notamment les assurances) et sans avoir à être employé en sous-traitance ? L’une des solutions privilégiées est le regroupement en coopérative.

L’idée : former un groupe de 10 à 15 artisans, cooptés, qui répondent ensemble, localement, aux appels d’offre. La coopérative devient l’interlocuteur unique du maître d’ouvrage et offre à ses adhérents une « sécurité » administrative, juridique et financière. Ce qui n’empêche pas, par ailleurs, les artisans membres d’exercer une activité en propre, suivant leur métier, en dehors de la Coopérative.

Depuis 1988, la Fédération Française des Artisans Coopérateurs du Bâtiment (FFACB) qui regroupe aujourd’hui 135 coopératives ou groupements d’artisans spécialisés dans la construction neuve, la rénovation, les marchés publics et autres (soit 2700 entreprises artisanales qui emploient 16 200 salariés) travaille à faire reconnaître ce mode de fonctionnement. Avec un message simple : être en groupe permet d’obtenir des marchés supplémentaires.

Et ça marche. « Nous avons deux à trois demandes par semaines de création de groupement et 25 à 30 groupes par an depuis deux, trois ans », se réjouit Dominique Picoron, président de la FFACB.

Un chiffre particulièrement significatif. Car, en effet, si de nombreux constructeurs déposent le bilan chaque année, ceci n’est pas le cas pour les groupements et coopératives d’artisans, la FFACB ne notant « aucun dommage de ce type » pour ses adhérents. « La coopérative, c’est un amortisseur de crise », explique Dominique Picoron. « A plusieurs on est mieux armé pour résister à la conjoncture. »
Et pas de défaillance d’entreprise c’est la garantie d’un chantier terminé pour le maître d’ouvrage. Qui bénéficiera aussi de la proximité avec les artisans et entre les artisans eux-mêmes pour un meilleur suivi de la réalisation des travaux, et la gestion des désordres et des sinistres.

La FFACB s’enorgueillit d’ailleurs, que le taux de sinistralité pour les maisons individuelles réalisées par ses adhérents entre 1992 et 1996 ne soit que 5.65 %. A titre de comparaison, les statistiques de l’observatoire Sycodés Qualité Construction de l’Agence Qualité Construction montrent que la moyenne nationale en matière de sinistres déclarés concernant les maisons individuelles est de l’ordre de 30 %.

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