Fonctionnement Hygrothermique des matériaux biosourcés

Source : Batiweb 05/12/2012

De plus en plus utilisés dans la construction, les matériaux biosourcés apparaissent comme étant une solution efficace pour assurer le confort des usagers tout en améliorant les performances énergétiques de l’habitat. Mais malgré de nombreuses études sur leur comportement hygrothermique, il est encore difficile de mesurer l’influence de ces matériaux sur les performances énergétiques d’un bâtiment.
C&B dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur le fonctionnement hygrothermique des matériaux biosourcés.

On parle généralement d’hygrothermie pour caractériser, la température et le taux d’humidité de l’air ambiant à l’intérieur d’un local. C’est maintenant une mesure fréquente dans le bâtiment où l’on recherche un confort hygrothermique idéal pour la santé des habitants et la durabilité des infrastructures. Plus particulièrement le comportement hygrothermique d’un matériau représente le comportement d’un matériau au sein d’un environnement dans lequel la température et le taux d’humidité relative varient. Ce comportement du matériau est fortement lié à sa nature (matière qui le constitue) et à sa porosité, par conséquent, tous les matériaux n’ont pas les mêmes caractéristiques par rapport aux variations hygrométriques, hydriques et thermiques.

L’avenir des filières biosourcées en jeu

C&B (Construction et Bioressources) a engagé des recherches bibliographiques sur les différentes thèses et études menées pour la caractérisation du fonctionnement hygrométrique des matériaux biosourcés dans le but d’améliorer les méthodologies d’analyses de ces matériaux, et mieux comprendre leur impact sur les performances énergétiques d’un bâtiment. Car la prise en compte de ces phénomènes est susceptible de mener à de véritables ruptures technologiques, représentant un enjeu important pour l’avenir des filières biosourcées, pour l’amélioration de la qualité des bâtiments et pour le développement économique du secteur de la construction.

Le travail de synthèse s’est donc organisé autour de trois produis et matériaux biosourcés : le béton de chanvre, le bois massif et la paille. C&B met en évidence que le terme comportement hygrothermique représente en fait plusieurs phénomènes. Ce comportement est lié aux 3 échelles concernées mises en évidences dans les différentes études : l’échelle matériau, l’échelle composant et l’échelle bâtiment. La plupart des études s’intéressent au rôle joué par le changement de phase et par l’évaporation et la condensation de l’eau.

Pas de lien entre le comportement hygrothermique et la consommation d’énergie

C&B remarque par ailleurs que le changement de phase et son influence sur la performance thermique d’une paroi est déjà bien mis en évidence dans le cas du béton de chanvre mais moins pour le cas des constructions en paille ou bois. Par conséquent le béton de chanvre est documenté pour les différentes échelles d’étude alors que les autres matériaux ne possèdent pas forcément des études pour les trois échelles.

Pour C&B, ces études n’établissent pas le lien entre le comportement hygrothermique et la consommation d’énergie, alors qu’il permettrait d’intégrer le comportement hygrothermique dans les moteurs de calcul de la consommation énergétique d’un bâtiment. Pour mieux utiliser et valoriser les matériaux biosourcés et développer l’ensemble de la filière, il est nécessaire aujourd’hui de quantifier le changement de phase au sein des matériaux et de faire un lien entre le changement de phase dans les matériaux, le confort hygrothermique du bâtiment, et la consommation d’énergie.

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