Création de la certification internationale HQE

Source Batiactu 08/06/2012

C’est à Bruxelles que Certivéa a choisi de lancer officiellement la certification HQE à l’international pour les bâtiments non résidentiels. Développée et testée sur des opérations pilotes dans différents pays européens et nord-africains, le référentiel repose sur quatre valeurs clés lui permettant de se démarquer des autres labels internationaux (LEED, BREAM, DGNB) : énergie, environnement, santé et confort.

Depuis son lancement en 2006, Certivéa, la filiale du CSTB, est devenue une référence en matière de certification des démarches d’amélioration de la performance énergétique en France. Aujourd’hui, après avoir labellisé HQE (Haute qualité environnementale) plus de 1.000 opérations représentant 13 millions de mètres carrés, l’entité se tourne naturellement vers les marchés internationaux. Le développement durable est un défi majeur pour le bâtiment, précise Bertrand Delcambre, président du CSTB. Il existe une forte demande des professionnels en matière d’évaluation de la qualité environnementale. Aussi les systèmes de certification se multiplient-ils. Afin de parvenir à s’imposer dans d’autres contrées, les spécialistes de Certivéa ont donc développé, depuis 2011, un référentiel générique permettant de s’adapter aux contraintes de chaque réglementation. La certification HQE à l’international est prévue pour fonctionner dans n’importe quel pays, quelle que soit sa culture, sa zone climatique ou les habitudes locales de construction.

Car pour être certifiée, une opération doit respecter des prérequis de base comme les réglementations locales en termes d’accessibilité ou de normes parasismiques par exemple. Mais le bâtiment doit également justifier de performances énergétiques et environnementales supérieures. Contrairement aux référentiels anglo-saxons de type LEED ou BREAM, qui tendent à prescrire des technologies américaines ou anglaises, Certivéa s’appuie avant tout sur les performances. Le label HQE prend en compte l’exploitation du bâtiment sur l’ensemble de sa durée de vie mais également le contexte local, grâce aux « principes d’équivalence ». La certification est donc ouverte, n’étant pas prescriptive et n’imposant aucune solution technique aux porteurs de projets.

Quatre valeurs clés, cinq niveaux de performance

La certification HQE à l’international repose, comme la version française, sur quatre thèmes majeurs :

  • l’énergie,
  • l’environnement,
  • la santé,
  • le confort.

Ces deux derniers critères affichent la volonté spécifique de Certivéa de placer la qualité de vie des usagers au premier plan des préoccupations.

Cinq niveaux de classement sont associés aux quatre grands thèmes, la performance du bâtiment étant exprimée en nombre d’étoiles (de zéro à quatre). Le score final du projet est calculé en fonction de la somme :

  • HQE « Pass » (0 étoile),
  • HQE « Bon » (de 1 à 4 étoiles),
  • HQE « Très bon » (de 5 à 8 étoiles),
  • HQE « Excellent » (de 9 à 11 étoiles),
  • HQE « Exceptionnel » (12 étoiles et plus).

Les intérêts sont multiples : outre la réponse aux exigences réglementaires, les performances énergétiques des bâtiments réduisent les coûts d’exploitation et valorisent l’image de l’exploitant.

Les quatorze indicateurs de la certification HQE

Dans ces grandes thématiques, quatorze indicateurs sont observés à la loupe :

  • Relation du bâtiment avec son environnement immédiat
  • Choix des produits et procédés de construction
  • Chantier
  • Gestion de l’énergie
  • Gestion de l’eau
  • Gestion des déchets
  • Maintenance, pérennité
  • Confort hygrométrique
  • Confort acoustique
  • Confort visuel
  • Confort olfactif
  • Qualité sanitaire des espaces
  • Qualité sanitaire de l’air
  • Qualité sanitaire de l’eau

Quels sont les autres bénéfices attendus pour les bâtiments certifiés ? Pour Jean Carassus, universitaire : « La valeur verte est une valeur additionnelle pour les immeubles par rapport à leurs équivalents. Ces derniers, non certifiés, ont une valeur inférieure ». Les immeubles verts ont un taux d’occupation plus élevé et permettent une revente plus rapide qu’un bâtiment traditionnel ainsi qu’une croissance de loyer plus importante. La valeur patrimoniale du bâtiment reconnu HQE est donc meilleure et se dégrade moins vite, les bâtiments montrant moins d’obsolescence. De plus, la certification HQE plaçant la sécurité et le bien être au cœur de son label, les bâtiments certifiés assurent une meilleure productivité de ses occupants en limitant les risques sanitaires et les jours d’absence. Le coût d’une certification – environ 15.000 € en intégrant la rémunération de l’auditeur indépendant rémunéré par Certivéa – est donc très faible au regard du coût total du projet (1 % de la somme).

Les premières opérations à l’étranger ont été menées au Royaume-Uni, au Maroc, en Allemagne, au Luxembourg, en Italie et en Belgique, où l’immeuble Eolis, le premier à être certifié HQE à l’international, a été entièrement restructuré afin de garantir d’excellentes performances en termes d’isolation thermique et acoustique, d’économies d’énergie, d’eau, de gestion des déchets et de qualité sanitaire. Certivéa a également conclu un partenariat avec la FCAV brésilienne qui a certifié une trentaine de bâtiments tertiaires localement. Un début de reconnaissance mondial pour HQE qui sera mis en avant par France GBC, l’association en charge de porter la voix française au niveau international.

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