300 logements en cours à Toulouse selon le mode de construction de l’habitat participatif

Source : objectifnews 16/04/2012

Le fondateur et administrateur du Centre méridional de l’architecture, directeur de l’AERA (Actions Etudes et Recherches sur l’Architecture, l’habitat et la ville) et philosophe Stéphane Gruet décrit sa démarche de conseil auprès des décideurs toulousains en matière de construction et d’aménagement urbain. Il explique sa vision de l’habitat participatif. A Toulouse, 300 logements participatifs sont en cours selon ce mode de construction.

L’AERA est une association qui apporte sa réflexion sur les problématiques d’architecture et d’aménagement urbain. Elle intervient à l’occasion de débats publics pour promouvoir notamment un mode d’habitat participatif qui privilégie des circuits courts. Il s’agit de mettre les usagers et les ménages en amont de la conception de leur logement.
Lorsque les aménageurs le souhaitent, l’AERA est aussi dans l’opérationnel pour favoriser et orienter certaines parcelles de ZAC vers un processus participatif. C’est le cas à la Cartoucherie et à Vidailhan-sud. Elle fait par ailleurs de l’assistance à maîtrise d’ouvrage auprès d’opérateurs de logements sociaux essentiellement, et un travail d’accompagnement pour les accédants sur des opérations particulières. Enfin elle accompagne les architectes pour développer ce genre de projets.

L’accompagnement vers ce procédé d’habitat participatif représente entre 2 et 3 % de coûts supplémentaires, mais il est largement pondéré par un moindre coût de commercialisation. Enfin, il faut bien comprendre que l’AERA ne fait pas de conception participative, mais simplement de la programmation participative. Il s’agit donc d’élaborer en amont une stratégie technique puis de soumettre à chaque famille plans et maquettes d’appartements. L’objectif est de faire ensemble des modifications dans la limite du réalisable. Lors d’une ultime étape, le projet est renvoyé aux architectes qui le mettent en musique.
A Toulouse et dans l’agglomération, 300 logements sont en cours selon ce mode de construction, uniquement avec des opérateurs publics. Cependant, L’AERA travaille sur une opération mixte public-privée à Bayonne car les promoteurs privés s’intéressent de plus en plus à ce procédé.

Selon Stéphane Gruet, les ZAC sont des outils utiles pour l’aménagement du foncier à grande échelle. Mais il ne crois pas que la mixité sociale, culturelle, fonctionnelle, etc. puisse se planifier d’en haut à ces échelles : « la mixité ne se décrète pas. Il faut, bien sûr, fixer des objectifs d’intérêt public, mais pour susciter ces mixités qui font la ville, il faut favoriser l’implication d’acteurs nombreux et divers à plus petite échelle et aller beaucoup plus loin, notamment en développant les programmes d’habitats participatifs. »

Pour répondre à la complexité de la vie sociale, il faut travailler avec elle. L’urbanité est à ce prix.

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