La première route du Gers en matériaux recyclés

Source : La Dépêche 12/09/2012

Pour refaire une route à Gimont, des matériaux ont été prélevés sur une autre route à Aubiet. Un recyclage qui permet de réaliser d’importantes économies

15km de chaussée recyclée

Thierry Caussemille, le Pdg de Colas Sud Ouest, s’est déplacé cet après-midi dans le Gers, sur le chantier de réfection d’une route départementale. Objet de cette visite, organisée par le service des routes du département : voir la mise en œuvre d’une nouvelle technique de réalisation d’un revêtement de chaussée à partir de matériaux recyclés. Pour refaire les 4,5 km de la RD4, à la sortie de Gimont, mais également 10 kilomètres de route entre Mauvezin et Solomiac et 1,5 kilomètre de chaussée à Chelan, 3 kilomètres d’une ancienne route nationale ont été rabotés à Aubiet.

Cette route avait été conçue pour supporter un trafic de 11 000 véhicules par jour mais depuis l’ouverture de la déviation d’Aubiet, le trafic est tombé à moins de 1 500 véhicules jours. Plus besoin des 30 centimètres d’épaisseur de bitume. Pour refaire la portion de route endommagée à Gimont, du bitume a donc été raboté à Aubiet.

D’importantes économies pour l’environnement

C’est la première fois qu’une telle technique est employée dans la région pour refaire une route. Le plan route durable du conseil général du Gers s’inscrit dans le cadre de la démarche Agenda 21. La solution imaginée par les services du conseil général permet de réaliser de grosses économies, non pas d’argent mais en terme d’impact sur l’environnement. En réduisant la route d’Aubiet d’un mètre en largeur et de douze centimètres en épaisseur, 7 800 tonnes de matériaux ont été récupérées, l’équivalent de 300 camions semi-remorques. Ont ainsi été « économisées » 7 400 tonnes de granulats, 400 tonnes de bitume et 150 tonnes de CO2. Actuellement le « gisement » de matériau à recycler est estimé à une vingtaine kilomètres de route. Pour cette première opération, seuls 3,5 km ont été utilisés.

Le coût global du renforcement de 15km de chaussée est de 1,5 million d’euros. Le prix reste le même qu’il ait été réalisé avec des matériaux neufs ou recyclés. L’économie pour l’environnement est en revanche très substantielle : l’économie énergétique représente l’équivalent d’un an de chauffage d’une centaine d’appartements.

Comment est faite la route ?

Ne dites surtout pas que l’on a « goudronné » la route devant chez vous. une cinquantaine d’années on n’utilise plus de goudron, mais du bitume. Quelle est la différence ? Le goudron est une matière issue de la houille, le bitume est un produit pétrolier. La recette est simple et varie en fonction du résultat recherché : lisse, rugueux, adapté pour la pluie ou pour la neige. La base reste néanmoins la même : des granulats de tailles diverses mélangés à du bitume qui donnent une espèce de nougat qu’il n’y a plus qu’à étaler. Le plus souvent, le mélange est posé à chaud (140 à 160 degrés) mais de plus en plus, on préfère des techniques à basse température. Les enrobés tièdes sont fabriqués à des températures modérées pour des performances identiques à celles des enrobés chauds. En l’occurrence, la températude de fabrication oscille entre 100 et 130 degrés. Les enrobés semi-tièdes ou froids sont posés à une température largement inférieure à 100 degrés. Cela représente des économies d’énergie très significatives.

Pour les routes à faible circulation, on n’utilise pas la technique de l’enrobé, mais celle de l’enduit monocouche, bicouche ou tricouche : une couche de cailloux recouverte d’une couche de bitume, opération renouvelée d’une à trois fois selon le besoin.